La Chenille processionnaire du pin, forme larvaire d’un papillon de nuit (Thaumetopoea pityocampa Schiff), est un ravageur important des pineraies d’Europe du Sud. Sa remontée actuelle vers le nord est le signe d’un réchauffement du climat.
En zone d’habitation, la présence des nids sur les pins des jardins de particuliers ou des lieux publics (écoles, parcs, stades, …) outre son caractère inesthétique, est responsable d’affections graves chez l’homme et chez les animaux, liés au caractère urticant des poils des chenilles.
La Chenille processionnaire, à partir de son 3ème stade de développement, dispose en effet de plages de petits poils urticants (moins de 1 mm) appelées miroirs, cachées dans les remplis de la peau. On dénombre au minimum 120 000 poils par miroir, soit environ 1 million par chenille. Ces miroirs, qui s’ouvrent et se ferment, libèrent les poils urticants lorsque la colonie est agressée. Ces poils se détachent facilement et restent en suspension dans l’air ambiant. Ils demeurent virulents plusieurs mois après la disparition des chenilles, notamment dans les nids qu’elles ont occupés.
Chez l’homme, le contact direct avec les chenilles ou bien indirectement avec les poils urticants disséminés par le vent sont responsables d’accidents plus ou moins graves suivant la sensibilité des individus :
• Sur la peau par des plaques rouges avec ou sans cloques, accompagnées de démangeaisons intenses ou de sensation de brûlure qui peuvent durer quelques heures à quelques jours. Les lésions se situent surtout aux endroits de frottement avec le vêtement (jambes, cou, poignets) et peuvent être particulièrement graves lors de contact direct avec les chenilles.
• Au niveau des yeux, par des paupières rouges et enflées. Quand les poils urticants pénètrent dans l’œil, ils peuvent causer des accidents graves allant jusqu’à la cécité.
• Dans les bronches, par des allergies violentes chez les personnes présentant des difficultés respiratoires.
Lorsque les symptômes persistent, et quelle que soit la zone affectée, la consultation d’un médecin est vivement recommandée.
Parmi les animaux, les chiens et les chevaux sont les plus vulnérables surtout à l’époque des processions où les chenilles sont directement accessibles. Les poils urticants provoquent chez ces animaux des nécroses allant jusqu’à la perte de la langue.
Moyens de lutte
Pour les petites surfaces :
Lutte mécanique, l’échenillage : pour les surfaces réduites (parcs et jardins), elle consiste à enlever et à détruire les pontes et les nids. Les nids seront incinérés.
Dans ce cas, il convient de se protéger de tout contact avec les poils urticants des chenilles. Il est conseillé d’utiliser un échenilloir qui est un sécateur au bout d’un long manche.
Piégeage : il existe un produit commercial qui piège les chenilles au moment où elles descendent de l’arbre. Nécessite un piège par arbre, et la suppression (incinération) des insectes capturés une fois par an.
Le piège à base de phéromone de synthèse (odeur que libère le papillon femelle), suspendu dans les pins, attire de fin juin à mi-septembre les papillons mâles.
Des papillons aux chenilles
1. A partir de mi juin, un soir d’été, les papillons de la processionnaire sortent de terre. Mâles et femelles s’accouplent, puis les mâles meurent un ou deux jours après.
2. La femelle s’envole et dépose entre 70 et 300 oeufs sur les aiguillede pin. Puis elle meurt à son tour.
3. Les chenilles éclosent 30 à 45 jours après la ponte. Elles se nourrissent avec les aiguilles du pin, et sont reliées entre elles par un fil de soie.
4. Au cours de leur croissance, les chenilles changent de couleur et se couvrent de plus en plus de poils (jusqu’à 1 million).
5. Les chenilles construisent un abri en soie en automne, sur la branche d’un pin. Elles passent l’hiver dans cet abri, et ne sortent que la nuit pour entretenir leur nid et se nourrir.
6. Au printemps, la colonie conduite par une femelle quitte l’abri et se dirige vers le sol. C’est la procession de nymphose : toutes les chenilles se tiennent les unes aux autres et se déplacent en longue file. Une file peut compter quelques centaines de chenilles. Au bout de plusieurs jours, elles s’arrêtent dans un endroit bien ensoleillé et s’enfouissent dans le sol.
7. Deux semaines plus tard, toujours dans le sol, les processionnaires tissent des cocons individuels et se transforment en chrysalides. Elles restent dans cet état pendant plusieurs mois (ou parfois plusieurs années selon les régions).
8. Au bout de quelques mois, chaque chrysalide se métamorphose en papillon, toujours sous la terre. Et puis, (retour en 1.) un soir d’été, les papillons sortent de terre…
Une autre méthodes consiste à poser des nichoirs à mésanges. Ces gracieux oiseaux insectivores peuvent en une seule journée dévorer une quarantaine de chenilles, prélevées directement dans l’abri de soie.
SOURCES et pour en savoir plus :
lien vers le site de[ l’INRA ->cliquez ICI
]
Lien vers le site du [centre FREDON->cliquez ICI] agréé par le ministère de l’agriculture.